13 mars 2010

La nuit des crash-test Dummies® 2010

Tout n'est que luxe, agitation vibrionnante, et volupté, ce soir au Bourget, tandis que la foule des grands soirs côtoie sans chichi celle des petits matins pour se presser dans les prestigieux locaux de notre rédaction et y assister à la remise du si convoité Dummy® d'or du meilleur film choisi par nos lecteurs.

Oh j'ai bien senti chez les cinéphiles participants comme une irrépressible démangeaison qui leur commandait déraisonnablement de désigner un film qui n'apparaissait pas dans la liste des présélectionnés. Mais, aurais-je cédé comme ils l'ont fait à ces lascives sirènes, où serait la justice ? Je vous le demande. Elle n'aurait pas pu honorer cette cérémonie de sa lumineuse présence. Aussi a-t-il fallu faire une croix sur de putatifs mais recalés prétendants tels que Là-haut, le couronné aux concurrents Oscars® Démineurs, le tout juste passable Shutter Island, et même un tout récent chef d'œuvre comme Ghost Writer, qui aura certainement sa chance l'année prochaine, si nos lecteurs ne sont pas d'ici là frappés d'amnésie ou conduits à un séjour prolongé en Suisse pour des raisons que nous ne voulons pas savoir.

Reprenons, si vous le voulez bien, nos esprits, et, tandis que je décachète l'enveloppe où se trouve le nom du lauréat, servons nous une rasade de ce que vous avez de plus fort en compagnie d'Errol Flynn, première antipodique star du cinéma, choix de circonstance, car le gagnant est...

Le public retient (à grand peine) son souffle...

Errol Flynn vient de s'effondrer sur la scène en finissant la dernière goutte de ce que vous aviez de plus fort, mais entre deux hoquets il parvient à susurrer le titre du film gagnant :

Mary et Max d'Adam Elliot.

Une production australienne et bouleversifiante, comme le remarquait avec une certaine justesse un de nos fidèles lecteurs, et qui n'a d'ailleurs pas manqué de nous bouleversifier aussi, alliant avec talent la simplicité, l'authenticité, l'émotion, l'humour noir profond, confiés à un attelage improbable de marionnettes grisâtres mais d'une humanité dont devraient s'inspirer (par charité, aucun nom ne sera mentionné) bien des acteurs.

Notons tout de même les accessits accordés aux deuxièmes ex-aequo A Serious Man et District 9. Comme d'habitude, mon classement personnel, c'est tout à mon honneur, n'est pas intervenu dans les méandres du processus de décision, mais pour une fois mon choix numéro un coïncidait avec celui, toujours sagace, de mes lecteurs les plus avisés.

J'aperçois Errol qui titube hors de scène avec l'idée de se mettre en quête d'un bar ouvert au Bourget à cette heure. Bonne chance.

6 commentaires:

Li-An a dit…

J'avoue que je n'avais pas de favori. Mais cette course à la statuette me déprime toujours un peu.

Hobopok a dit…

C'est ça qui est drôle.

l'inegalable vivie a dit…

Pourrait on connaître les méandres scientifiques du dépouillement des votes ?
j'avoue être un peu perdue , par rapport aux votes pas du tout secret que j'ai pu lire. sur ce je vais faire mon devoir électoral pour les régionales.

l'inegalable vivie a dit…

NB: encore une illustration sur "l'humanité "du public!
Décidément , ne serait ce pas le thème métaphysique de notre petite semaine?

finalement , ma salle préférée ayant décidé de déprogrammer " brother" au profit du film de la semaine , j'ai regardé " welcome" sur canal plus. je n'ai perdu mon temps , je crois. je comprends que certains de tes lecteurs l'ait cité. pour revenir à ma thèse , développée sur " in the air" , je crains que ce film ne la démente pas.
L'humanité coûte chère et ceux qui nient l'existence de l'Autre, ne sont pas forcément les plus malheureux.

malheureusement, mais irrémédiablement.

A quoi doit on se soumettre pour encore se respecter?

En auront nous le courage?

Hobopok a dit…

Pour l'établissement du classement final, comme je le disais dans un note précédente, la formule est au fond ... bla bla... et j'ai avalé la clé. C'est vraiment pas sorcier.

l'inegalable vivie a dit…

Encore une avancée de la transparence donc . ( voir courrier international , février 2010..).
Depuis la glasnost , plus rien ne serait nous arrêter.