5 avril 2010

Boule et Bill et compagnie

Roba illustrateur.

Ce joli livre est co-édité par Dargaud, et Champaka, un éditeur qui se spécialise dans la monographie haut de gamme. S'il n' y a rien à reprocher à la qualité d'édition de cet ouvrage, on peut tout de même mettre en rapport son prix un rien onéreux et son iconographie, certes fort bien reproduite mais tout de même un peu courte, sans parler de la brièveté et même de l'imprécision (pas de date de naissance, par exemple) de la notice biographique qui l'accompagne. Aussi les plus avares des afficionados pourront faire comme moi et le trouver avec astuce ou habileté soldé ici ou là, ce qui rendra le plaisir de yeux nettement plus digeste pour le portefeuille.


Je n'ai jamais été un grand lecteur de Boule et Bill, et je tenais Roba, l'auteur de cette saga un peu platement familiale, pour quantité négligeable du grand ensemble de la bande dessinée belge, jusqu'à ce que voilà quelques années je tombe par un hasard parfaitement fortuit sur une exposition qu'avait consacrée le musée bruxellois de la bande dessinée à ce régional de l'étape. Et là les bras m'en tombèrent à tel point que je ne pouvais seulement plus me frotter les mirettes dont auxquelles j'en avais plein.


Car oui, mesdames et messieurs les jurés, à défaut d'être un génie de la bande dessinée, ce que d'aucuns ne manqueront pas toutefois de proclamer, le prévenu Jean Roba, est bien un génie du dessin et de l'illustration. Le livre de Dargaud-Champaka nous le rappelle heureusement, retraçant son parcours depuis l'illustration de romans à deux francs belges, puis la publicité où son sens de l'image qui fait sens fit merveille, jusqu'à son arrivée triomphale dans la BD avec ses héros Boule et Bill qui connurent un succès immédiat, précédant une autre série un peu plus oubliée mais nettement plus déjantée, La ribambelle. Roba a également collaboré avec Franquin sur la série Spirou et Fantasio, et surtout contribué à faire évoluer graphiquement le journal Spirou au début des années soixante.


Et vous avez bien raison de rouler de grands yeux de cocker triste, en pensant que Roba nous a quittés voilà déjà bientôt quatre ans.

1 commentaire:

Totoche Tannenen a dit…

Quelle ironie : au vu des images de livre peu bavard, on en arrive à regretter que Roba ne se soit plus consacré qu'à Boule et Bill, alors qu'à ses débuts, c'est justement cette variété de styles qu'on lui reprochait !
Joli Billet (Boule).