5 mai 2010

Jeune et jolie (mais naïve)

Une éducation de Lone Scherfig.

Ministère de l'éducation sentimentale. A la veille de passer son bachot, une lycéenne anglaise intelligente et curieuse s'éveille au monde au contact d'un sémillant et fortuné trentenaire qui la séduit, elle et ses parents, avant de lui donner, non pas qu'elle l'ait particulièrement méritée, une bonne leçon de vie, de celles que ne dispensent pas les éducations livresques.

C'est à une réalisatrice danoise que l'on doit ce film britichissimement classique, qui n'est pas sans rappeler la délicatesse et le sens des nuances d'un James Ivory, soit dit sans vouloir étaler sa science. Mais sans vouloir faire injure au sens de la mise en scène à la fois sobre et efficace de Scherfig, le principal atout du film est sa jeune interprète de vingt ans, en paraissant seize, Carey Mulligan, confondante d'ingénuité et d'audace, qui sans en avoir toute la fragile beauté, n'est pas sans rappeler l'insolence mutine d'une Audrey Hepburn, soit dit sans vouloir remuer la nostalgie. Bardé de ces solides références, le film peint avec brio le portrait d'une époque, la swinging London du début des années 60, vue par le petit bout de la banlieue, en brassant des thèmes assez forts, la libération sexuelle, le racisme, la conscience de caste, le carcan éducatif, sous le couvert de rendre compte des états d'âme d'une jeune fille en fleurs. Contre toute attente, l'émotion, pas la mièvrerie, est au rendez-vous.

Un examen un peu plus attentif du générique révèle que c'est le romancier Nick Hornby qui s'est chargé d'adapter pour l'écran ce récit à forte teneur autobiographique d'une journaliste londonienne. Le supporter d'Arsenal a su en tirer toute la substantifique moëlle en lui donnant un vrai sens dramatique, apte à convaincre chaque spectateur qu'il est lui-même une jeune fille en fleurs. Ce qui pour certains s'avèrera effectivement éducatif.

Crash-test :

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