2 juin 2010

Françafrique

Nice, chef-lieu des Alpes-Maritimes, vient de recevoir la vingt-cinquième édition du grand raout franco-africain qui rassemble dans une atmosphère de franche camaraderie et de respect mutuel bien entendu l'ancienne puissance coloniale qui ne cesse assez piètrement de se faire tailler des croupières dans son ancien pré carré par d'autres puissances plus puissantes et moins coloniales, et les quelques dictatures qu'elle a le bon goût de tolérer avec bonhomie, quand elles ne les soutient pas militairement.

Et contrairement à tous les usages sportifs qui veulent que la puissance invitante soit mentionnée en premier dans l'intitulé des rencontres, ce sommet de coquins était pompeusement nommé "sommet Afrique-France". Une inversion qui ne doit rien à un quelconque ordre protocolaire, mais qui vise plutôt à épargner à nos pauvres oreilles des sonorités interdites qui se sont depuis quelques années chargées d'un sens qu'apparemment les peuplades concernées des deux côtés de la Méditerranée ne sont plus à même d'entendre. Délicieuse hypocrisie qui par une débauche d'efforts sémantiques parvient seulement à mieux souligner ce qu'elle voulait masquer.

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