14 février 2011

Tout sur Mr Sait-Tout

Les divagations de Mr Sait-Tout de Goscinny et Martial.

Il s'agit de l'une des œuvres les plus méconnues de René Goscinny, pour laquelle il s'était associé au dessinateur Martial, l'impérissable créateur du soldat daltonien Tony Laflamme, un artiste malheureusement un peu tombé dans un injuste oubli.

J'ai deux bonnes raisons d'avoir une tendresse particulière pour Martial. D'une part, on sent son trait emprunté, laborieux, hésitant, retravaillé, et les dessinateurs qui ne savent pas, ou mal, dessiner, ont droit non seulement à mon indulgence mais à mon admiration. D'autre part parce que ce livre, Mr Sait-Tout, fut le premier qu'on m'offrit qui ne fût pas des grandes séries de mon enfance : il y avait donc une vie dessinée au delà de Tintin, Astérix, Lucky Luke !

Passons sur l'anglicisme étonnant sous la plume de Goscinny qui lui a fait abréger "monsieur" en Mr au lieu de M. comme le veut notre bon vieux code typographique français, Mr Sait-Tout est une ode dessinée à la seule gloire du calembour, que dis-je, un panégyrique, un monument, une tapisserie de Bayeux entièrement dédiée au jeu de mot du plus mauvais aloi qui soit. Rarement billevesées davantage dénuées de bon sens auront jamais été couchées sur du papier, comme si les auteurs s'étaient ingéniés à donner matière à tous les reproches qu'il était encore de bon ton d'adresser à la bande dessinée dans les années 70.

Mr Sait-Tout, érudit spécialiste en tout, manifestement interné à juste titre dans un asile de forcenés, s'évertue à rapporter en quelques histoires courtes l'origine apocryphe de telle ou telle expression du langage courant, recourant à ses souvenirs, passablement lacunaires, des plus colorées des pages d'histoire d'un manuel pour écoliers primaires.




Mon spongieux cerveau fut des années durant imbibé des répliques les plus crétines de cet ouvrage hilarant. Ceci explique sans doute cela.

Enfin la vérité historique me commande de relater cette insigne anecdote, une scène qui se passa à Saint-Victor-sur-Loire (Loire) lors d'un festival de bande dessinée hébergé au château qui surplombe le lac ; délaissant un sale type ricanant derrière des lunettes fumées qui essayait de fourguer ses Hamster Jovial et autres Rhââ lovely, un gamin binoclard péniblement tenu en laisse par son papa obtint sa toute première dédicace de BD du sublimement sympatoche Martial, comme on peut le voir sur cette image (notez au passage l'originalité du motif) :

2 commentaires:

Totoche Tannenen a dit…

C'était un peu les Minichroniques avant l'heure.
http://www.ina.fr/divertissement/humour/dossier/1697/mini-chroniques-burlesques.20090331.CPA86000201.oui.fr.html

Hobopok a dit…

Ah les mini chroniques ! Grand moment de télé, trop longtemps oublié, avant que l'INA ne les remette finalement en ligne.

On se demande pourquoi aucune chaîne pourrie du câble n'a encore eu l'idée de les rediffuser. Peut-être à cause d'une qualité d'image très moyenne...