22 mai 2013

Logo foot

S'il est un art difficile,  et le directeur artistique de notre gazette en sait quelque chose, c'est bien celui du logotype de club de foot. Il n'est qu'à dresser la liste des clubs de Ligue 1 ou 2 pour voir aussitôt défiler un catalogue d'abominations graphiques, que ne surpassent en ridicule que les logos des conseils régionaux et conseils généraux des provinces et départements français. Penchons-nous donc sur le cas de trois clubs qui, à leurs risques et périls, ont récemment entrepris un relooking visuel.

Après.
Avant.
Il fallait bien que le Paris qatari finisse par, au sens propre, imprimer sa marque, avec ce nouveau logo présenté en février dernier et qui entrera en vigueur pour la nouvelle saison. Mais la première chose qui saute aux yeux, c'est que le bleu parisien a perdu des couleurs au lavage. Pourquoi ? Mystère. On comprend mieux l'intention qui vise à mettre en exergue le seul "Paris" au détriment de "Saint-Germain". Le gain de lisibilté est énorme, et surtout la valeur de reconnaissance à l'étranger s'en retrouve décuplée. On voit là niée l'identité de ce jeune club, sacrifiée sur l'autel de la mondialisation mercantile. Confirmation avec la disparition de la date de naissance du club, complexe de nouveau riche honteux de ses brodequins crottés, qui rêve de se voir admis dans un cercle européen de clubs plus huppés, aux souliers brillant d'un vernis centenaire. On peut enfin tiquer sur les proportions un peu écrasées de la nouvelle tour Eiffel, l'arrondi un peu malhabile de la typo choisie, pour, au total, une impression d'ensemble qui évoque davantage l'écusson compact d'une marque automobile qu'un futur vainqueur de la Ligue des champions. Pour info, le berceau sur la précédente version était celui de Louis XIV, natif de Saint-Germain-en-Laye. Pas assez chic pour le Qatar ?

Après.
Avant
Le logo du LOSC, entré en service au début de cette saison, est dû à la même agence qui s'est occupé du PSG. On peut la remercier de nous avoir débarrassé de l'embarrassant prédécesseur. Mais le nouveau dessin, qui fond un dogue et une flamme/fleur de lys, aspire de toutes ses forces à un avant-gardisme décalé, auquel on peut d'ores et déjà prédire une durée de vie limitée tant ce modernisme de pacotille est appelé à se démoder vite. La couronne du blason, qui demande aux lettres étrangement déformées, du mot "Lille", d'imiter une couronne ou des murailles hérissées de tourelles, motifs héraldiques classiques, est malheureusement un peu ridicule. En effet, "LOSC" est l'acronyme de Lille olympique sporting club. Le surtitrer "Lille" est donc passablement redondant : Lille Lille olympique sporting club. Bravo bravo ! Quant à la Métropole (c'est-à-dire la Communauté urbaine, qui finance largement le club dont le nouveau stade est à Villeneuve-d'Ascq), eh bien tant pis pour elle !
Après.
Avant.
L'OGC Nice pouvait se targuer d'avoir jusqu'à cette année l'un des logos les plus grotesques du football français, de ceux dessinés par le petit neveu du gardien des vestiaires, arborant fièrement, on vous le donne en mille, un... ballon de football. Et peu importe si les ballons de football ne ressemblent plus à ça depuis splendide lurette. On était ainsi invité, de façon à peine subliminale, à deviner qu'on avait affaire à un club de ?... de ?... de football, et non de rugby ou de basket . Bon sang, mais c'est bien sûr ! Subitement touché par la grâce, et s'en remettant aux muses du graphisme, le Gym (surnom affectueux de l'Olympique gymnaste club) a jeté cette horreur aux oubliettes, en optant pour un nouveau dessin à la fois lisible, riche, élégant, rétro et moderne à la fois, c'est-à-dire intemporel, au point qu'on le croirait lui aussi centenaire, à l'instar du club lui-même dont la date de création est désormais rappelée sur la bannière, rédigée en niçois. Tout au plus pourrait-on lui reprocher, si on voulait chercher la petite bête, d'être un chouïa plus prétentieux que le palmarès du club ne pourrait l'y autoriser... Exit la mention "Côte d'Azur", mais qui croit encore que Nice se trouve sur la Côte d'Opale ?

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